mercredi 27 août 2014

Trois conseils simples pour manger plus responsable.

Ami lecteur, amie lectrice, bonjour.

On sait à présent que le premier poste d'empreinte écologique de notre humanité, c'est l'alimentation. C'est l'ensemble de nos actions de production, et d'acheminement jusqu'à la consommation de nos aliments. Notre nourriture représente 30% des causes directes du réchauffement climatique. Elle est très majoritairement responsable de la destruction de nos sols et de la diminution de la biodiversité des territoires, justifie une grande partie de la déforestation planétaire et en plus, on bouffe de la merde. La bonne nouvelle, c'est que tu peux participer à changer la donne. 


Je tiens dans un premier temps te dire, cher ami, qu'en aucun cas je vais prôner la conversion à tel ou tel dogme alimentaire. Je ne te parlerai pas de gluten, d'intolérance au lactose, de devenir végétarien, vegan, ou tout autre style de régime restrictif. Que les choses soient bien claires quand j'en arriverai aux sujets qui fâchent.

Pour réduire ton empreinte sur l'écosystème, voici mon premier conseil d'écolo : 

1/ Ralentis sur la viande!

Moi-même amateur de viande, je connais les réticences qui accompagnent cette déclaration. Quand je dis de ralentir, ça ne veut pas dire se priver en permanence. Ce que je veux dire c'est que mon père m'a nourri toute mon adolescence avec des steaks Charal ou autre Carrefour... Ce n'est même pas de la bonne viande! Quitte à manger de la viande, autant que ce soit occasionnellement une bonne pièce qui a vraiment du goût, histoire d'en profiter, ou alors un burger maison avec des potes, avec de la viande qui viendra de chez ton boucher! Mais acheter de la viande de merde dans des supermarchés, voire mêmes des produits de viande discount… Oh putain l'hérésie.


Histoire qu'on ne me rétorque pas que je prône des changements injustifiés, voilà un peu ce qui se passe en ce moment. La population mondiale approche les 7 milliards et l'homme du 21e siècle aime la viande. Un américain moyen en consomme 75,5kg par an, 66kg pour un européen, contre 41,8kg par an et par habitant en moyenne dans le monde. J'aime la viande, où est le problème, me diras-tu? Et bien la viande de boeuf a un impact environnemental terrible, lié aux modes d'élevage des bêtes, ce avec quoi on les nourrit, les kilomètres parcourus par la viande pour venir dans ta bouche, etc. Un kilo de viande rouge nécessite l'équivalent de 15000L d'eau pour être produit, ça fait quelques douches! De plus, nous les occidentaux sommes actuellement entrain d'exproprier des paysans traditionnels partout dans le monde, et notamment en Amérique du Sud, afin que ces territoires produisent le grain nécessaire à l'alimentation de nos steaks. Merci pour eux. 
Si tu avais encore un "oui, mais..", laisse moi te parler de l'action des produits carnés sur ton corps. En gros, notre tube digestif n'a pas évolué aussi vite que nos pratiques alimentaires, et reste plus proche de celui des grands singes, frugivores. Ce qui veut dire qu'en dépit d'une extraordinaire capacité d'adaptation, la majeure partie d'entre nous voient leur organisme acidifié et oxydé par la consommation régulière de produits carnés. Ce qui a pour conséquence directe un mauvais fonctionnement de plusieurs mécanismes clés de notre corps : digestion, élimination des toxines, renouvellement cellulaire… Tout ce qui fait qu'on vit mieux et qu'on vieillit moins vite. Pas glop.

On va enchainer immédiatement avec mon deuxième conseil : 

2/ Mange bio!


Alors faisons tout de suite le point : non, je n'ai aucune action chez qui que ce soit. Si je te recommande de manger bio et local, c'est pour une seule chose : 
Manger bio permet de t'assurer que tu ne cautionnes pas une agriculture qui pourrit le sol. L'impact de l'utilisation de machines lourdes type moissonneuse-batteuses, tracteurs etc est déjà d'un point de vue scientifique suffisamment meurtrier pour la vie souterraine, n'en rajoutons pas avec des herbicides et pesticides, traitements chimiques anti-maladies etc. Quand tu manges autre chose, à moins bien sûr de connaitre ton agriculteur et ses pratiques quand bien même il n'aurait pas souscrit au label AB, tu finances directement avec ton salaire des mecs qui, au lieu de cultiver sur des surfaces raisonnables en améliorant au passage la qualité de leurs produits et en créant de l'emploi local, préfèrent planter une même variété sur des dizaines d'hectares et, confrontés à la fragilité logique de leurs plantations, règlent leurs problèmes à coup de poisons. N'abordons même pas le problème des OGM sinon je vais m'énerver. BREF. 
Voilà, le bio est une réponse simple à la question : financerai-je ces connards?



Enfin, mon 3e conseil : 

3/ Mange local!

Le local, c'est une autre réponse. C'est la solution au double problème de confiance d'une part, et d'impact carbone de l'autre. En consommant local, c'est à dire des produits ne venant pas plus loin que 150 kilomètres à la ronde, tu favorises une économie de région. Au lieu de permettre à un riche PDG de se payer son troisième Porsche Cayenne, tu permets à un maraîcher de payer des cours de chant à son gosse où à un artisan fromager de partir en vacances avec sa femme. C'est un autre monde ! Et puis, les produits viennent de moins loin, donc moins de pétrole brûlé pour l'amener du Maghreb jusqu'au Auchan du coin. Egalement, le local permet quelque chose que même le bio seul ne permet pas : connaître ton producteur. Quand tu consommes local, c'est plus facile de discuter directement avec ton maraîcher, d'avoir confiance en lui et en sa façon de produire ta bouffe. Contrairement au bio seul qui, s'il part d'une bonne intention, court le risque grandissant d'être détourné de son but par des industriels qui flairent le filon, et se mettent d'ores et déjà à produire des tomates labellisées bio sur des hectares de serres, avec de la main d'oeuvre illégale et des conditions de travail de merde. Des tomates bio issues de l'exploitation des petites main et qui n'ont a fortiori jamais vu la terre


Question logistique, parce que faire ses courses ne doit pas prendre cinq heures : passe par une AMAP si tu as la possibilité d'en trouver une avec de la place près de chez toi. Les AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) permettent de se grouper entre consommateurs et de passer des contrats d'approvisionnement directement auprès des producteurs du coin. Tu connais les producteurs, l'AMAP gère les quantités commandées et le tarif est négocié pour contenter tout le monde, et les produits arrivent soit en vrac (et la redistribution se fait à la main) soit par "paniers". Autre option : la Ruche Qui Dit Oui. C'est une entreprise qui fonctionne quasiment comme une AMAP, à savoir qu'elle centralise les commandes, négocie les contrats et tarifs avantageux pour tout le monde, propose une plateforme web pour passer commande (bien pratique) et s'occupe de la logistique. Cela reste un intermédiaire, mais sa marge est infime comparée à celle de la grande distribution, et elle permet de remplir son objectif de manger local sans se lancer dans un casse-tête de logistique.
Je t'ai livré un article bien long, cher(e) ami(e), et je m'excuse pour tes yeux. J'espère que tu auras lu cela jusqu'au bout parce qu'adopter un comportement responsable, c'est accepter de changer peu à peu ses habitudes pour influencer le monde autour de nous. Merci à toi si, à la suite de cet article, tu donne leur chance au bio, au local, à une alimentation moins saturée en viandes. 

Toi aussi, fais ta part. 
Fitz Green.









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